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Notre ferme maraîchère compte 15 hectares de prairie permanente, avec des expositions et des sols différents : grande parcelle plate dans la «prairie» de Seille, ou bien petites parcelles en environnement humide et boisé, ou encore prairie permanente vallonnée. Elles apportent plusieurs avantages à la vie de la ferme : sécurisation bio, production de foin, et de bois-énergie, biodiversité, etc… Et un lieu de vie agréable !

Plusieurs bénéfices.
Sécurisation.
Celtte surface de prés permet tout d’abord de sécuriser la qualité biologique de nos cultures grâce à la distance que cela contribue à mettre pour nos légumes bio avec le voisinage qui n’est pas (pas encore !) en culture biologique.

Ils sont encore nombreux les consommateurs et citoyens qui, pour «justifier» leur défiance face à la bio «raisonnent» agressivement : «et puis d’abord, ce que vous faites là, hé ben, çà peut pas être bio, hein, puisque votre voisin, et ben, il vous pollue ! alors, c’est pas la peine, hein ?» Nous avons pour notre part fait le choix d’investir financièrement dans un peu plus de sécurité foncière… en attendant que le consommateur «éclairé» sus-nommé passe à l’acte, par exemple en questionnant le voisin qu’il «dénonce» sur ses pratiques qu’il trouve contestables (voire les décideurs concernés) !
Biodiversité.
Ces prairies naturelles apportent plus de biodiversité sur la ferme.

En effet c’est enfoncer des portes ouvertes qu’affirmer que l’activité humaine de production agricole, ce qui se nomme couramment agriCULTURE n’est pas une activité de NATURE. La PRODUCTION agricole - y compris donc en Bio - s’impose au milieu : elle le transforme, et donc potentiellement le déséquilibre. Sans même parler des extrêmes - de type petites parcelles conduites en maraichage Bio hyper intensif et artificialisées par d’énormes apports extérieurs de matière organique, sans retour régulier de prairie temporaire diversifiée dans la rotation - les cultures maraîchères, qui sont synonyme de travail du sol fréquent, de végétaux le plus souvent récoltés avant apparition de leur fleur et encore plus systématiquement de leur graine entrainent une activité quotidienne.

Alors que la quiétude des prairies naturelles amène une flore et une faune inféodées, différentes de celles du jardin. Les prairies naturelles participent donc à l’équilibre biologique de l’ensemble de la ferme. D’autant que, souvent, les parcelles de longue date en prairie permanente gardent des arbres «adultes» bien plus fréquemment que celles qui ont été labourées. La présence des haies ou des bosquets dans les prés participe à la diversification de leur faune, comme à celle de la flore locale.

L’entretien «extensif» de certains prés (fauche tardive, pas d’apport de fumure organique, etc…) participe lui aussi à diversifier sa flore (et par conséquence sa faune). De plus, les évolutions des pratiques au fil des générations agricoles ont pu aussi, par exemple, transformer en parcelle boisée les petits sentiers anciennement empruntés par les troupeaux, et qui n’ont plus leur utilité en tant que tels.

Les prés dont l’histoire récente a pu comporter pas mal d’années d’un entretien «relâché» apportent aussi une flore spontanée «de colonisation» donc une biodiversité complémentaire qui sans cela serait absente.
Production de foin.
Ces prairies naturelles permettent une production importante : du foin pour des collègues en bio qui en ont besoin pour leur animaux. Ce foin est alors échangé, directement ou non, contre du fumier de bovins. Ainsi, bien que nous n’ayons pas de cheptel bovin (comment TOUT faire ??? - et surtout le faire BIEN…) notre ferme en production végétale est capable de produire elle même la nourriture de bovins pour sa propre fertilisation animale en retour.

Cela nous donne donc accès à un fumier de bonne qualité, et c’est une garantie d’autonomie dans le cycle de la fertilité de nos sols : la dépendance au commerce et à l’industrie des fertilisants organiques est en partie remplacée par les échanges ou le commerce directement entre paysans. Le foin sort, le bovin se nourrit, le fumier entre : le cycle se boucle.
Énergie auto-produite.
Alors que les prairies permanentes peuvent parfois être encore bordées de haies bocagères, les plus humides comportent traditionnellement en Bresse, des fossés / talus plantés d’aulnes glutineux, souvent menés en têtards. Cette espèce associée à ce mode de conduite attirent une entomofaune très utile à l’agriculture bio. Leur entretien régulier et léger fournit aussi de l’énergie paysanne auto-produite… et renouvelable ! C’est ainsi un des chantiers à venir des Biaux Jardiniers qu’en replanter là où les remplacements n’ont pas été assurés durant trop d’années !

Ces prairies peuvent aussi apporter directement de la fertilité au jardin : la possibilité de produire une bonne quantité de matière organique fraîche pour la fertilisation des cultures maraîchères.
Une ferme à vivre.
Cette situation paysanne de ferme maraîchère diversifiée ne peut évidemment se rencontrer qu’en étant suffisamment éloigné des grands centres urbains (et de leurs nombreux consommateurs), tant pour des questions de disponibilité concrète de foncier que de possibilité paysanne de son financement (…).
C’est au bilan global,
- pour la qualité de nos légumes et celle de notre agronomie, un bel atout, qu’il suffit de mettre en valeur !
- pour les travailleurs-paysans que nous sommes, une qualité de vie, campagnarde, qui nous plaît. Énormément !
«En prairie».
La Seille, milieu préservé.
Le bassin du Louhannais tire sa vocation maraîchère, au delà de la qualité de certains de ses sols limono-sableux, du potentiel d’arrosage que fournit la Seille, rivière qui prend sa source dans le Jura et se jette dans la Saône entre Tournus et Macon : à La Truchère. Après avoir serpenté longuement, notamment dans «la prairie».
C’est un milieu très riche de diversité.
Et plusieurs mesures de protection, de la prairie comme des berges s’y appliquent.

Au fil des saisons, la Seille attire promeneurs
et pêcheurs.

Les Biaux Jardiniers y apprécient le calme de ces ballades comtemplatives de proximité,

à tendance ornitho : aigrette, héron, martin-pêcheur, courli, guêpier, etc…


Notre Biau Jardin est ainsi séparé de la Seille par «la prairie».
La prairie sert de bassin d’expansion lors des crues hivernales régulières, quand la Seille sort de son lit en hiver : elle recouvre alors tout ou partie de la prairie. Sa flore, changeante selon la saison et aussi selon les années, est donc typique des lieux humides.
Ces grandes parcelles plates jouent le rôle de régulateur de crues : elles permettent de ne pas ralentir l’écoulement de l’eau d’amont tout en limitant sa pression sur les zones en aval.

C’est vrai qu’il y a la place !

Foin de prairie de Seille.
Zone «Natura 2000» la prairie est entretenue par l’activité agricole : paturage de fin de printemps, et surtout fauche tardive. Preuve si il en était besoin que l’élevage bovin allaitant traditionnel est indispensable au maintien non seulement de l’agriculture, mais aussi de ses beaux paysages. Plutôt que près d’une ville avec ses très très nombreux consommateurs, sa voie de bonne circulation ou tout autre rond point facilitant la vente directe, les Biaux Jardiniers ont fait le choix de vivre dans ce milieu campagnard : ils y apportent ainsi les traces de leur activité humaine professionnelle. Ce sont donc effectivement leurs tunnels, du moins leur couverture plastique qu’on aperçoit au fond entre les arbres :

- - «c’est moche tout ce plastique, et puis c’est pas écologique !» affirment Grincheux et Prof.
- - « Ah ? Vraiment ?? Sûr sûr ???» demandent les Biaux Nains de Jardin…
Dès les pluies d’automne,

et pendant tout hiver et printemps, la prairie sert «d’éponge»…
un des avantages étant que les foins d’été y craignent bien moins la sécheresse.

Les Biaux Jardiniers entretiennent donc leur parcelle de «prairie»

pour y produire du foin.

Des prés diversifiés.
La ferme maraîchère des Biaux Jardiniers dispose aussi de quelques autres prés dans diverses situations.



