Notre vieux voisin Paul avait un joli petit jardin, qu’il avait de plus en plus de difficulté à faire. Dans ce jardin, il y a un joli laurier sauce, dans lequel les Biaux Jardiniers allaient toujours chercher quelques feuilles pour leur usage personnel en cuisine. Paul est mort. Comme il en était convenu, le Biau Jardinier avait acheté son jardin. Et déclaré auprès de leur organisme certificateur cette parcelle en conversion lors du dernier contrôle bio.

Et même si Paul ne traitait pas son laurier avec des pesticides de synthèse et n’y apportait pas d’engrais chimique, tous les réglement de l’Agriculture Biologique s’appliquent bien évidemment. Et deux points tout particulièrement lors de la période de conversion:
- les pratiques du paysan respectent intégralement le cahier des charges de l’AB,
- toute référence aux termes «reconversion vers l’AB» pour la commercialisation est interdite la première année.
Les feuilles de laurier sauce que nous mettons dans les paniers sont donc actuellement distribuées comme «en conversion» deuxième année, qu’on se le dise !
Rappel : toute notre ferme, donc toute (***) notre production est en culture biologique certifiée. Depuis 1979.
(***) Bien que la réglementation autorise la «mixité» (mixité = bio et conventionnel sur la même ferme) sur des parcelles distinctes évidemment, à condition qu’il n’y ait pas de «doublons» (doublon = culture sur parcelle bio et sur parcelle en conversion du même produit non distinguable par un oeil non exercé). Ce qui permet à quelques petits malins de faire, par exemple, sur des parcelles différentes :
- une seule variété de courge en bio et plusieurs autres variétés de courges en conventionnel,
- ou bien des fraises en bio et des légumes en conventionnel,
- ou bien des légumes en bio et des fraises en hors sol,
- ou bien des vaches laitières en bio et des fruits en conventionnel,
- ou vice-versa,
- ou bien 4 légumes en bio et 40 autres en conventionnel,
- ou bien des plants en bio pour jardinier amateur et des légumes en conventionnel pour consommateurs
- etc…etc…
transformant ainsi une possibilité réglementaire censée favoriser la conversion progressive à la bio en tromperie organisée du consommateur qui ne prend pas le temps de vérifier les «détails». Puisque strictement rien bien sûr n’interdit de vendre les deux types de denrées dans le même local ou sur le même banc de marché de plein vent.
Rappel : la certification qui comprend la liste exhaustive des productions en bio de chaque «opérateur bio» est disponible à tout un chacun sur le site de l’agence bio, dans la rubrique «annuaire». Il suffit de «perdre» du temps à se renseigner. Complètement !